Ghosn n’aura pas non plus de numéro deux chez Nissan

Comme chez Renault, début septembre, le PDG de Nissan a annoncé vendredi la suppression du poste de numéro deux du constructeur japonais et réorganisé sa direction.

Voilà qui éclaire sous un autre jour l’éviction, cet été, de Carlos Tavares, l’ancien directeur général délégué aux opérations de Renault. Et ren­force l’hypothèse, évoquée en interne, que la réorganisation à la tête du constructeur français était déjà envis­agée avant que Carlos Tavares ne fasse part dans la presse de son ambition de diriger un concurrent, ce qui provoqua sa disgrâce. En d’autres termes, c’est peut-être parce qu’il estimait ne pas avoir sa place dans la nouvelle organisation qu’il s’est exprimé de la sorte.

Comme chez Renault, début septembre, Carlos Ghosn, qui est aussi PDG de ­Nissan, a en effet annoncé vendredi la suppression du poste de numéro deux du constructeur japonais et réorganisé sa direction. Patron opérationnel depuis 2005, Toshiyuki Shiga devient vice-président du conseil d’administration. Ses fonctions exécutives sont confiées à un trio de dirigeants. Hiroto ­Saikawa s’occupe de la direction des opérations en Chine, Andy Palmer prend en charge la planification (avec notamment la stratégie sur la voiture électrique) et ­Trevor Mann la performance (entre autres de la marque low-cost Datsun). Chez ­Renault, deux directeurs délégués ont été nommés début septembre pour remplacer Carlos Tavares. «Nous remplaçons une personne par deux pour mieux focaliser notre attention sur les priorités», avait alors justifié Carlos Ghosn. Vendredi, il a expliqué que «la direction de Nissan avait besoin d’être rajeunie». Et ajouté: «Le fait que nous n’ayons plus besoin d’un numéro deux montre que nous sommes plus matures en termes de management, cela s’applique pour Renault comme pour ­Nissan.». Âgé de 59 ans, le double PDG n’a en revanche pas donné de précisions sur sa succession.

Ces annonces ont coïncidé avec la ­présentation de résultats financiers ­décevants. Pour l’exercice d’avril 2013 à mars 2014, le japonais a réduit de 15 % sa prévision de bénéfice net à 355 milliards de yens (2,73 milliards d’euros). Nissan ne pense plus vendre que 5,2 millions de voitures cette année, au lieu de 5,3 millions, à cause des difficultés en Europe. Le titre de Renault, qui détient 43,4 % du ­japonais, a chuté de 5 % vendredi.

Source : le Figaro

Ghosn n’aura pas non plus de numéro deux chez Nissan