Vous l’avez probablement déjà remarqué, l’IA s’invite dans toutes les conversations en ce moment et en premier lieu à Viva Technology au regard des dernières publications des organisateurs sur X où on appelle les startups spécialisées dans l’IA à pitcher pour la prochaine édition. Il faut dire qu’une nouvelle révolution technologique est en marche et chacun à son avis sur la question. Le 10 avril 2024, Microsoft annonçait l’investissement colossal de près de 3 milliards de dollars au Japon suite à la visite du Premier Ministre Kishida à Washington. Objectif rattraper le retard qu’a pris l’archipel sur un marché où tout le monde s’affole.
A Paris, le 2 avril dernier s’est tenu au Grand Palais Immersif, le KIF 2024 Vous+IA, un forum professionnel dédié à la création digitale au service de la culture et du savoir. Il a rassemblé les innovateurs pour créer de nouvelles expériences fascinantes, partager les meilleures pratiques et proposer des perspectives novatrices de développement culturel et économique. Petit rappel historique, le 30 novembre 2022, l’arrivée de ChatGPT (Chat Generative Pre-trained Transformer) suscite l’ébullition dans le monde entier. Dans un premier temps, l’IA a été accueillie plutôt positivement grâce à ses nombreuses capacités. Il peut répondre à des questions, tenir des conversations, générer du code informatique, écrire, traduire et même synthétiser des textes. Mais au regard de sa puissance croissante, l’IA générative désormais inquiète. Des voix s’élèvent et appellent à une réglementation de son utilisation, en premières lignes les artistes, les auteurs, ainsi que d’autres métiers hors du giron de la création, jusqu’aux instances du domaine public. Dans le monde, la perception de l’IA varie d’une zone géographique à une autre. Par exemple, on apprend que l’Amérique du Nord s’est engagée dans une course pour être en tête du marché. Pourtant, même si le congrès américain s’est montré au départ « très positif » vis-à-vis de cette nouvelle technologie et a abondé pour un consensus sur son utilisation en septembre dernier, il vient tout récemment d’interdire strictement à son personnel d’utiliser l’assistant d’IA générative Copilot de Microsoft pour des questions de risque de fuite de données. L’UE quant à elle, est perçue comme la championne de la régulation grâce à son « principe de précaution » et sa réflexion sur l’éthique, qui lui ont permis d’aboutir à une loi règlementant l’IA en décembre 2023. En Asie, la Chine ne cache pas ses ambitions de devenir le leader mondial en la matière et généralise déjà l’usage de l’IA à tous les niveaux de l’état et de la société. Au Japon et en Corée, de nouveaux usages plus sociaux permettent déjà de vivre autrement le décès d’un proche en restant en contact avec lui grâce à l’IA, le temps des 49 jours de deuil selon la tradition bouddhique. Menaces de destruction des métiers, d’uniformisation de la création, de remplacement progressif de l’intelligence humaine, invisibilisation et paupérisation des petites mains de l’IA dans des pays en développement contre gains de productivité, ouverture de nouvelles voies créatives et transformation des métiers à faible valeur ajoutée vers des métiers augmentés assistés par l’IA, les débats sont ouverts…