Parution de 29 nouvelles kafkaïennes composant une peinture des enfers, par Uchida Hyakken, disciple de Sôseki et ami de Akutagawa. « S’il faut nommer un seul véritable stylisticien de la langue japonaise, le nom d’Uchida Hyakken s’impose » Mishima.
Traduites par Patrick Honnoré, elles sont préfacées par Philippe Forest (La Beauté du contresens, 2005).
Anecdote à lire en préface : le cinéaste Kurosawa, dans son film Madadayo, s’est inspiré de Uchida Hyakken pour son personnage principal, un vieux professeur fantasque et mélancolique.
« J’ai comme l’impression que je ne mourrai pas de sitôt. »
En 1922, Uchida Hyakken publie sa première œuvre, Au-delà, un recueil de nouvelles qui révolutionne l’approche du fantastique. L’année suivante, le grand tremblement de terre de Tôkyô détruit la quasi-totalité des exemplaires existants. Hyakken se lance alors dans l’écriture d’une autre série sur le même principe. Onze ans plus tard, il achève Entrée triomphale dans Port-Arthur.
Histoires de femmes et histoires d’argent, sentiment de culpabilité et peur de la folie, le tout abordé avec un sens de l’humour et du pathétique qui fait de l’auteur l’égal de Kafka : chaque nouvelle, introduite in medias res, s’achève de même par un léger sursaut qui est rarement une véritable chute. On imagine plutôt le réveil en sueur du narrateur. Prises toutes ensemble, ces nouvelles composent une peinture des enfers.
À la fois bonhomme et intransigeant, Uchida Hyakken (1889-1971) fut le disciple de Natsume Sôseki et l’ami d’Akutagawa Ryûnosuke. Mishima le plaçait au tout premier rang : « S’il faut nommer un seul véritable stylisticien de la langue japonaise, le nom d’Uchida Hyakken s’impose. »