La dernière fois que l’illustre photographe japonais Bishin Jūmonji présenta certaines de ses photographies lors d’une exposition individuelle hors du Japon, c’était en 1990 au Museum of fine Arts de Boston. En 2019, il accepte à nouveau d’exposer hors de son pays une sélection d’une quarantaine de photographies, sur le thème du wabi : à Paris, dans la galerie Pierre-Yves Caër, dédiée à l’art contemporain japonais, du 31 janvier au 23 février 2019.
L’exposition « Wabi, une esthétique d’avant-garde » propose de redécouvrir l’un des mouvements esthétiques japonais les plus portés au regard du monde. Bishin Jūmonji se fait le défenseur du Wabi autant qu’il nous rappelle à quel point ce mouvement fut perçu comme une disruption, un concept d’avant-garde.
Qu’est-ce que le wabi ?
Ce concept naît au XIIème siècle au Japon. Il est autant un mouvement esthétique, une disposition spirituelle liée au bouddhisme et une éthique. Il renvoie à la plénitude autant qu’à la modestie que l’on peut éprouver face aux beautés naturelles. Il prône le retour à une simplicité, à une ouverture bienveillante au monde où l’on reconnaît la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes.
Biographie de l’artiste
Bishin Jūmonji naît à Yokohama en 1947. À vingt ans, il lit sur son lieu de travail les mots « chambre noire » pour la première fois et décide de devenir photographe. Il acquiert son indépendance en 1971. Sa première œuvre, Untitled (Sans titre), est présentée au public lors de l’exposition « New Japanese Photography » au Musée dʼArt Moderne (MoMA) de NewYork en 1974. Depuis ses débuts et jusquʼà aujourdʼhui, cʼest avec constance quʼil cherche à étendre lʼimage de la photographie, à pénétrer la mémoire et lʼesprit des spectateurs.